Maxime Compaore

Que savez-vous de nos traditions autours des mets ?

En Afrique noire, la culture s’exprime diversement et dans les moindres choses souvent insoupçonnable. Dans les activités comme les métiers, dans les pratiques, et même dans la gastronomie à savoir ; la manière de faire la cuisine et le comportement à tenir étant à table.

Plat de Tô fait de farine de maïs
Plat de Tô fait de farine de maïs

Selon les valeurs ancestrale, l’on dit souvent que «  la nourriture est roi » littéralement traduit de nos lexiques, une expression pour dire que tout les composant qui rentre dans l’alimentation (la nourriture) est noble. Donc, avec interdiction stricte de la jeter même étant rassasié ou de jouer avec. Par conséquent, dans la société traditionnelle, l’heure de se mettre à table est un moment de grande attention. Il faut attendre, afin que tous se réunissent, que tous se dispose de leur occupation pour se mettre autour d’un même plat. Dans certaines circonstances, dans les grandes familles en occurrence, c’est un groupe de trois qui se forme à savoir ; les enfants entre eux, les femmes entre elles et le chef de famille souvent accompagné du plus jeune parmi tous.

Aucune conversation ne doit se tenir que dès qu’on aurait fini de manger. Tous assis à même le sol, les pieds soigneusement plié entre eux. « De quelle bouche mange et laquelle parle ? » aurait-on demandé à celui qui ose palabrer en mangeant.

Préparation du Tô
Préparation du Tô

 

 

 

 

 

Les comportements préconisé étant à table n’est pas l’unique expression culturelle sur la gastronomie car dans certains peuples comme ceux du Burkina faso, la manière de faire le plat, ou du moins certains plat répond nécessairement à un besoin culturel, et c’est l’exemple pour le mode de préparation du Tô. En effet, dans la gastronomie Burkinabè, le Tô serait le plat de base voir culturel tout comme le riz l’est en Asie, le spaghetti en Europe ou d’Italie.

Le Tô (ou Saghbo en langue moré) est une pâte fait à base de farine de céréales (petit ou gros mil, sorgho rouge ou blanc, du maïs) qui s’accompagne d’une sauce au choix. Il est le principal plat dans beaucoup de peuples en Afrique de l’Ouest. Qu’il ait différent mode de préparation selon les peuples et les ethnies, il reste le même.

Au Burkina faso, surtout chez le moagha, le Tô a sa dimension culturelle. Il existe plusieurs mets traditionnel certes. Cependant, le Tô reste singulier.

Le Tô servi sur un plat, l’on peut savoir aisément, pour ceux qui connaissent, en le regardant de savoir s’il est réservé à un tiers, aux célibataires de la grande cour ou au chef de famille. Pas par la quantité ou la qualité de celui-ci mais par la disposition, la manière dont est disposé les boules de pâte dans le plat. C’est connu et c’est ainsi en pays Moagha, une tradition, une éducation, une connaissance.

Les mets traditionnels sont diverses, et d’autre comme le Tô, on en trouve dans les restaurants dit spécialité Burkinabè mais ne soyez pas étonné de sa qualité différente du Tô traditionnels celui qu’on mange dans les villages. Pour des raisons de gain ou de modernité, les restaurateurs et restauratrice néglige certains aspects culturel de la gastronomie.

 

Maxime COMPAORE pour zembalaculture.


La grande messe des cultures urbaines au faso

Au lendemain du samedi 13 octobre, jour marquant la tombée des rideaux du festival waga Hip-Hop 12, on attendait les prochains rendez-vous comme une éternité. Présentement, je mettrais mon doigt à couper que le même sentiment en anime plus d’un. 

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En effet, c’était ce samedi passé (19 octobre) que la 13ème édition du festival refermait ses portes au grand dam des festivaliers.

Festival international des cultures urbaines, « Waga hip-hop » est un événement culturel d’envergure nationale, voire continentale, qui s’est imposé parmi tant d’autres. Il a été reconnu par la NTV au Etats unis et le classait en 2009 parmi les dix meilleurs festival de musique au monde. Il a lieu tout les ans à Ouagadougou ; capitale de la culture du continent africain. Et comme chaque année d’ailleurs, il a réunit à l’occasion, des festivaliers, les professionnels, les amateurs. Tout les acteurs des arts urbains, toute tendance confondu.

Pendant 7 jours, les artistes venus de divers horizon, d’Afrique et d’Europe, ont transformé plusieurs lieux de la ville en un géant plateau d’étalage de talent artistique.

Si d’autres acteurs redécouvrent le public Ouagalais, beaucoup d’autres les découvrent pour la première fois et c’est là l’occasion de passer à l’épreuve face à un public affranchi aux événements du genre.

Tout un gros plan sur l’univers underground. Des projections traitant la thématique des arts de la rue, les phénomènes de société affectant la jeunesse, de la musique, l’écriture, la danse, bref, tout les arts prennent leur source dans la culture hip-hop ont enrichi le programme d’activité.

Les organisateurs ne se sont pas lessivés sur les moyens pour donner une touche d’innovation à l’événement.

Des artistes comme Rafa Kaiser, Priss-K de la Côte d’ivoire, Princesse Tifa, ZM du Niger, Duny Yaam, Playerz, Stelbee du Burkina faso Jey Liba du Togo, ont quant à eux animé le plateau au village du festival sur le site du FESPACO d’où les artistes en herbes se disputaient le prix découvert. Waga hip-hop à bel et bien refermé ces portes et octobre prochain se présente comme une éternité.

 

Maxime COMPAORE pour zembalaculture.


Peulhs et Mossés une diversité des cultures

Qu’il est utile de connaitre sa culture et son histoire pour savoir qui l’on est, d’où l’on vient et où on va. Un frère du nom de Siney, étant loin de son pays natal et assoiffé de sa culture comme tant d’autre, me posait la question de savoir quelle ethnie, parmi la soixantaine que compose le Burkina Faso, laquelle peut-on considérer comme minoritaire ou qui a impacté le peuple des Mossés.

lefaso.net
lefaso.net

Alors, je serais tenté de répondre à sa question; le peuple peulh. Évidemment, comme tout bon Moaga serait tenté de le dire à fortiori. Cela ne veut pas dire que sa culture est moins riche, bien au contraire. Mais dans un contexte Moaga, la réponse ne saurait être autre.

Cependant, aucun chiffre, aucune preuve quelconque ne prouve en réalité que ce peuple est minoritaire…

Dans la société traditionnelle Moaga, le peuple Peulh a toujours été présent, dans la vie quotidienne tout comme dans les légendes qui se content et se transmettent de père en fils. On raconte d’ailleurs que dans la ligné des Mogho-Naaba (empereur des Mossés) un Peulh à usurpé le trône […] et s’en suivent d’autres.

En effet, on ne peut parler de l’histoire des Mossés sans en évoqué celles des Peulhs. Comme les dentes d’une bouche et sa langue, il ya des fois des accrochages. L’un agriculteur et l’autre reconnu comme éleveur ; la cohabitation ne peut être un long fleuve tranquille. Le moins que l’on puisse dire,  c’est qu’on reconnaisse qu’ils ont quelque chose en commun, ces deux ethnies. D’ailleurs, on en dénombre dans nos sociétés actuelles l’évolution des « Silmimossés » littéralement traduit Peulh-Mossés. Des Mossés devenus Peulh et vis versa par le métissage ; culturel ou matrimonial et dont certains d’entre eux se réclament à part entière.

Le peuple Peulh pourrait être considéré comme minoritaire seulement dans le contexte Burkinabè et cela s’explique par sa culture de nomadisme. vivant à cheval entre le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Niger et tant d’autre pays d’Afrique de l’Ouest.

Le Burkina Faso comptent une (60) soixantaines d’ethnies dont la diversité des cultures et des mœurs ne les empêchent, cependant pas de cohabité en harmonie et cela grâce à la parenté à plaisanteries qui les maintiennent les uns des autres comme un cordon ombilical. Vous verrez dans un évènement malheureux, par exemple, au décès d’un Moaga, l’on dira que ç’aurait été mieux un vieux Peulh qui mourrait. Ces genres de propos anecdotique et fâcheux existe chez les uns tout comme chez les autres. En réalité, elle s’applique plus entre Mossés et les Samos mais elle s’est développée au file du temps entre des peuples aux modes de vies différentes. De bonne humeurs qui calme les ardeurs et c’est effectivement la raison d’être de la parenté à plaisanterie qui se perpétue heureusement dans nos sociétés actuelle. Même si jusque là on ignore sa genèse.

 

Mossi ou Mossé

En français on utilise plutôt Mossi, alors qu’en langue moré (mooré), on dit « Moossé » (« moose », pluriel de « moaga »). Le vocable a connu une évolution sémantique. »Moogo » ou « Mogho » a d’abord désigné l’herbe; puis les gens qui habitent la brousse c’est-à-dire loin de chez eux pour qualifier les descendants de la princesse Yennenga qui a fui son royaume pour habiter loin ; ensuite les incirconcis qu’étaient les mossis par opposition aux musulmans. Extrait wikipédia

 

COMPAORE Maxime pour zembalaculture.


FAC: une academie de musique

facDepuis un certains temps, les téléspectateurs Burkinabé se sont renoué avec leur télé grâce à une de ces émission qui a du moins pu créer l’unanimité chez eux. Comme une tradition auxquelles il ne faut déroger, Faso Académie a su créer une dépendance chez ses fans. Cet évènement culturel qui gagne en prestige s’inscrit progressivement parmi les manifestations artistiques de grande importance au Burkina Faso.

Fidèle au Rendez-vous, il se déroule comme de coutume pendant les grande vacances afin d’occupé culturellement les uns et d’ouvrir des portes artistique pour les autres. Faso Académie comme son nom le laisse entrevoir,  est une émission de téléréalité qui permet de découvrir les nouveaux talents cachés en matière de chanson. En effet, il met en compétition des académiciens en leur imposant des chansons à interprété lors des manches éliminatoires et des compositions personnelle et imposé au dernier tournant de la compétition. 865 candidats inscrits dont 64 retenus à l’échelle nationale. Un chiffre qui témoigne de l’intérêt de la jeunesse à la chose culturelle.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette académie de musique a permis à sa manière de renforcer le rang des artistes au Burkina Faso. Étant donné que sa logique première est de dénicher les nouveaux talents et deuxièmement, permettre aux uns et aux autres d’essayé à la musique. Aujourd’hui beaucoup sont ceux issu de cette école.

Commencent par le playback, l’émission a évolué en harmonie avec le temps en proposant très tôt l’art du live aux académiciens. Pour les organisateurs, Faso Académie 2013 rend un hommage vibrant à un monument de la musique Burkinabè tombé il y a de cela quelques mois, en la personne de Jean Claude BAMOGO.

Quant aux publics, ils ne se font pas priés. D’ailleurs, l’émission en tant que telle ne laisse personne indifférent ; enfants comme adultes se ruent devant le poste téléviseur soit pour découvrir les artistes en herbes soit pour soutenir un ami(e) ou un parent. Surtout que les issus de la compétition est aujourd’hui alléchant.

Depuis lors, le palais de la culture Jean pierre Guingané ne désemplit point à chaque occasion. Il reste le lieu de ring par excellence.

 

Maxime COMPAORE pour zembalacultur


Le Ruudga, un instrument de musique qui parle

Michel et frère
Michel et son frère (Crédit photo : Gidéon Vink)

Au Burkina Faso, le ruudga, ou violon traditionnel, est un instrument de musique traditionnelle tout comme le Bindré, le Kundé, ou les Kièma, mais qui n’a pas sa langue dans la poche. Le mythe qui l’entoure lui donne un caractère particulier et chargé d’histoire.

Le ruudga n’est pas seulement un simple instrument de musique traditionnelle. Sur ce point, personne ne dira le contraire, en tout cas, pas ceux qui ont pu assister à la projection le mercredi 1 mai 2013 au petit Méliès de l’Institut Français de Ouagadougou du film « Le Ruudga parle », de Gideon Vink. L’instrument a parlé et de surcroît a fait parler des gens. Que ces derniers l’aient voulu ou pas. C’était en effet, à l’occasion du festival Jazz à Ouaga, son volet culturel, poétique et folklorique.

Nous sommes dans une époque où la révolution artistique et culturelle sonne comme une évidence. « L’impact des instruments traditionnels à l’aube du XXI siècle », ainsi s’intitulait l’un de nos précédents articles pour Zembalaculture. En effet, les instruments de musique traditionnelle cache en leur profondeur d’harmonieuse sonorité qu’il faut découvrir. Il nous faut donc nous creuser les méninges pour trouver les réactifs approprié pour leur mise en évidence. C’est-à-dire, du travail de recherche et de création.

Le ruudga à un moment donné a été marginal de la grande famille des instruments. Pourtant, il a fait des honneurs dans la société traditionnelle. Depuis des lustres, il a été au service des personnes les plus modestes et les humbles d’esprit : des personnes qui s’étaient fait griots dans les palais royal, de simple musiciens dans les cérémonies, les cabarets, et même à qui voulait l’écouter en contrepartie de quelconque présent.

L’instrument des aveugles et des mendiants ?

C’est pour cette raison d’ailleurs que l’étiquette de pauvreté lui a été collée, à l’instrument et à ses joueurs. En quelque sorte, c’est l’image démon qui explique le désintéressement. La peur, la croyance était de toute part que l’instrument était destiné ou est du moins prédestiné au nécessiteux de la société (les personnes frappé de cécité et de mendicité). Si les promoteurs de l’instrument contestent cette caractéristique de l’instrument, force est de constater que même de nos jours dans la société actuelle, les meilleurs joueurs du ruudga reste des personnes qui souffrent des maux ci-dessus cité : cécité et mendicité, comme vous pouvez le remarquer sur la photo des artiste ci-dessous.

en prestation
En prestation (Crédit photo : Gidéon Vink)

Pour Nouss Nabil, artiste musicien, joueur de ruudga, pionnier dans l’utilisation de l’instrument dans la musique moderne, « il n’en est rien ». De plus, pas besoin d’aucune initiation pour jouer le ruudga

Grâce à son travail de recherche et de création, Nouss a pu mettre sur les rails les sonorités hors norme et hors commun de l’instrument dans la musique tradi-moderne burkinabé.

D’ores et déjà, il n’est point exclu de penser au mystère qui plane toujours sur l’instrument. Dans le film documentaire de Gidéon Vink, on peut bien entendre les doyens, joueur professionnel et expérimenté qui révèlent un tout petit peu le coté mystique de l’instrument.

Esprits et génies

La question mérite d’être posée. Nouss Nabil en tout cas, qui a été soumis à l’épreuve de l’instrument, il affirme avoir eu fréquemment des visions, des hallucinations et à un moment donné avait été traité de possédé, de fou par son entourage.

El hadj, joueur de l’instrument témoigne la véracité de cette histoire. Comme quoi le ruudga est hors norme, il appel sans distinction, ni de race, ni de religion. « Le ruudga n’est pas un simple instrument de musique. Il a une dimension spirituelle et occulte », a soutenu l’El Hadj.

Michel (photo ci-dessous), 50 ans de carrière avec l’instrument, confirme son aspect mystique. Il dit avoir marché à pied de son pays le Burkina, vers la Côte d’Ivoire et le Mali où il partait donner ces prestations musicale. Grosso modo, tous parlent le même langage.

Chez Michel, l’aspect mystique est encore plus étonnant. Bien avant de se mettre sur scène ou du moins, à toucher de son instrument, il profère des incantations. Il invoque les quatre forces, les ancêtres, et les génies.

Comme quoi le ruudga, en tout cas pour ce qui est du Burkina Faso, n’est vraiment pas un instrument banal. L’artiste Nouss, qui compte continuer à en faire la promotion, dit avoir des projets aussi fous pour l’avenir de l’instrument.

Maxime COMPAORE pour zembalaculture