Maxime Compaore

IMPORT-EXPORT : la culture aussi s’importe

Au Burkina-Faso, disons-le, la culture s’importe tout comme il est pour les produits de grande consommation. Les moments ont toujours été propice à cet effet et ce n’est pas les artistes ayant importé leur savoir-faire artistique chez nous qui vous dirons le contraire.

Photo zembalacultur / prestation rocknroll a Ouaga
Photo zembalacultur / prestation rocknroll a Ouaga

On vibre à un rythme accéléré et de façon ininterrompue à des évènements culturel venu du jour au lendemain pour s’implanté définitivement au faso et c’est tant mieux.

Rock à Ouaga, fête de la musique,  Jazz à Ouaga… autant d’évènement qu’on ne pourra tout citer et qui sert entre autre d’exemple d’importation de culture. Ces musiques par leur simple appellation nous renseignent sur ces origines et provenance. Cependant, la musique de nos jours, a pu franchir le cap des frontières et des origines et n’en déplaise au pseudo loi de libre d’échange des personnes et des biens. Le Jazz s’écoute et se produit par des artistes et des instruments du terroir et s’accorde parfaitement.

Photo zembalacultur
Photo zembalacultur

Le festival de rock and roll, pour sa 8 édition a confirmé tout le bien que l’on puisse pensé des acteurs culturel Burkinabè en matière d’ouverture, d’échange, et des métissages des cultures. Comme il est de tradition chaque année. Les uns après les autres, ils sont venus de tous les horizons pour l’occasion, rock n roll. LAICA, Rock ARKAN, Patrick Kaboré, pour ne citer que ces groupes-là. Chacun a, en connaissance et en expérience, donné et reçu de l’autre.

Photo zembalacultur / prestation Jazz a Ouaga
Photo zembalacultur / prestation Jazz a Ouaga

L’importation du Jazz, quant à lui, au Burkina-Faso ne date pas d’aujourd’hui. Depuis 23 ans déjà, car  les Jazzmans célèbre leurs 23 édition du 24 au 2 du mois de Mai de cette année à Ouagadougou, les artistes du Jazz, folk, blues, Afro-Cubaine se donnerons le plaisir une fois de plus d’être là.

Ces évènement et festival, bien attendu favorise non seulement l’importation mais aussi l’exportation de nos cultures en retour. Et c’est tout le bien de l’import-Export des biens culturels

 

Maxime COMPAORE @ zembalacultur


LE PPS ou le mariage traditionnel

Le pougpousôm, c’est un mot en langue moagha qui désigne en fait, la célébration du mariage à l’état traditionnel. Le pougpousôm est francisé par PPS dans le jargon des jeunes Burkinabè.

Photo Zembalacultur/ celebration Pougpousôm
Photo Zembalacultur/ sous l’ombre de l’arbre à palabres, célébration du pougpousôm

Je ne saurais l’affirmer pour les autres pays africains, mais au Burkina Faso, malgré l’abandon progressif d’un pan de nos cultures, la célébration du mariage traditionnel reste immuable. Elle se présente d’ailleurs comme fondamentale de l’union entre deux personnes pour la famille burkinabè.
En effet, l’intérêt du futur couple est discuté par les sages. On est loin du contrat entre deux individus qui décident de s’unir à la mairie ou chez le chef religieux que ce soit à l’église ou à la mosquée. Chez les peuples moagha, la célébration se déroule selon des principes bien définis. Le prétendant et la future épouse ne prennent aucune décision et n’interviennent aucunement lors de ladite célébration. Cela s’explique par la signification que l’on donne au mariage dans la culture traditionnelle. Le mariage est en effet, l’union de deux familles et non de deux individus.

Photo Zembalacultur/  célébration remise de Cola
Photo Zembalacultur/ célébration de la remise de Cola

Le PPS, c’est aussi la considération des symboles. Allant de la demande de main à l’offre de la dot, il se formule la plupart du temps par la remise de noix de cola, de billets de banque voire de pièces d’argent symbolique. Par ailleurs, la célébration, la valeur de la dot, diffère d’une région à une autre selon la culture des peuples.
Lee pougpousôm est propice au dialogue, l’échange. Les sages des deux familles respectives font des propositions, négocient, défendent des positions et des points de vue qui s’inscrivent dans l’intérêt général du groupe familial. Ainsi, le bonheur ou le malheur sont partagés.

Photo Zembalacultur/  célébration Pougpousôm
Photo Zembalacultur/ célébration du pougpousôm

La famille hôte est celle de la future épouse. Le jeune prétendant se doit de se déplacer, accompagné par sa propre famille, ses amis, voire ses voisins. La distance à parcourir est parfois longue, qu’importe, c’est la fête, le partage, la joie

Maxime COMPAORE pour Zembalacultur


DES SPECIMENS D’INSTRUMENT DE MUSIQUE EN VOIE DE DISPARITION

Dire que le rythme est dissocié à la culture de l’Afrique noire, c’est mal connaître sa civilisation. N’a-t-il pas dit que la musique adoucit les mœurs ? Ces peuples l’a certainement comprit depuis la nuit des temps.

Copyright zembalacultur/ tambour à eau. lors d'une soirée funéraire
Copyright zembalacultur/ tambour à eau. lors d’une soirée funéraire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque évènement, dans la société traditionnelle de ces peuples, qu’il soit heureux ou malheureux, petit ou grandiose, est toujours ponctué de danse et de rythme. De ce fait, ils ont hérité un nombre important d’instrument de musique jusque là jamais dénombré.

Tant d’instrument de musique, jadis peu utilisé ont prouvé en matière de richesse et de leur utilité dans le métissage sonore. La musique contemporaine voire urbaine d’Afrique est d’ailleurs enrichie entre autre par l’apport du patrimoine instrumental. Du moins, ceux déjà exploré et exploité. Cependant, des recherches de créations artistique reste à faire par, d’une part, les artistes musiciens et d’autre part, les professionnels du domaine afin de puiser d’avantage sur d’autre instrument traditionnel, aujourd’hui, peu exploré et quasiment inexploité.

De nos jours, tout les instruments de musique traditionnelle s’ils ont pu être répertorié et placé dans les musées, force est de croire qu’un nombre non négligeable n’ont pas encore été utilisé par les artistes post-moderne et de surcroît soumit à un véritable travail de recherche sonore. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les ressources sonore sont inépuisables. Des sonorités rares que produisent ces instruments restent à découvrir ou à faire redécouvrir.

En effet, certains instruments de musique traditionnelle au temps actuel, fait l’objet de mythe. Donc de rejet et de désintéressement (le cas du Ruudga ; l’instrument de musique traditionnel qui parle) et leur apparition ne se fait qu’a certaines occasion de rite coutumier (sortie de masque, danse funéraire, rite initiatique, etc…). Le Tambour d’eau, instrument de musique jouant lors des nuit funéraire est en effet un exemple parmi tant d’autre qui, non seulement sommeil dans l’oublie mais n’a pas de percussionniste de relève.

Copyright zembalacultur/ tambour à eau lors d'une soirée funéraire
Copyright zembalacultur/ tambour à eau lors d’une soirée funéraire

Le Tambour d’eau est un instrument de musique constitué par un ensemble d’élément en Calebasse. Deux (2) grosse Calebasse dont un rempli d’eau et l’autre qui recouvre l’eau à l’intérieur de la première. Des baguettes (louches en Calebasse) pour tapé dessus ce qui produit une sonorité unique et rare. D’après les croyances, ces sonorités invoquent les âmes qui se repose et il ne faut le jouer que pour cette circonstance.

Des spécimens d’instrument en voie de disparition, vu les barrières physique et psychologique qui les entoure. Tantôt, une interdiction d’utilisation à un non initié, tantôt, interdiction d’utilisation de façon ordinaire. La question qui peut se prêté a cet effet, Est-ce au fait de son aspect folklorique ? Ou bien, est-ce du fait qu’il soit un instrument de musique funéraire, et apparait rarement ? Aucune de ces thèses n’est exclue.

 

Maxime COMPAORE pour zembalacultur


Artisanat : l’art du tissage de fibre de rônier

Photo zembalacultur/ Panier tresse à l'aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Panier tresse à l’aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Panier tresse à l'aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Panier tresse à l’aide du fibre de rônier

 

 

 

 

 

 

 

Les artistes ne tarissent pas d’inspiration et pour les artisans plus particulièrement, le savoir-faire traditionnel est un acquis pour réinventer le futur. Ils s’adaptent de bon gré malgré la modernité qui repousse le traditionnel vu sur d’autre angle comme archaïque.

Photo zembalacultur/ Panier couvert tresse à l'aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Panier couvert tresse à l’aide du fibre de rônier

 

Il en est, cependant, ainsi au Burkina-Faso avec les femmes de la ville de Banfora tisseuses de fibre du rônier, véritable passerelle pour le traditionnel et modernité. Par leur génie créateur, elles ont réussi tant mieux que mal à extirper le traditionnel de son caractère archaïque.

En effet, nous avons connu l’art du tissage de fibre de rônier quant il était plutôt utilisé à la création de divers article et objets d’art utilitaire et le plus reconnu, les nattes, autrefois très utile dans la société traditionnelle Burkinabè, a défaut d’autre support pour se coucher ou s’assoir, s’étendre au sol, ces nattes était pratique.

La société depuis lors à évolué, les pratique et les modes de vie. La modernité s’est imposée avec son vague de mode et c’est ainsi que les artisans conséquemment s’adapta par leur technique de création et de recherche de l’esthétique.

Aujourd’hui l’art du tissage du fibre de rônier ne se limite pas à la fabrication ni du panier ni au natte qui a fait autre fois son mérite mais dorénavant s’ouvre au besoin contemporain par la création des objets de l’art utilitaire répondant aux exigences de la modernité, des casquettes a l’accent urbain.

Photo hors-piste/  séance de tissage
Photo hors-pistes/ séance de tissage

Ce savoir-faire artisanal a été possible grâce à un projet porté par Hors Pistes qui est un projet collaboratif projetant explorer les nouveaux modes de créations entre le design et l’artisanat. Il valorise les savoir-faire et leur transmission, promeut la richesse des échanges culturels tout en questionnant le devenir des techniques artisanales traditionnelles.

Photo zembalacultur/ Casquette tresse à l'aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Casquette tresse à l’aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Casquette tresse à l'aide du fibre de rônier
Photo zembalacultur/ Casquette tresse à l’aide du fibre de rônier

 

 

 

 

 

 

Si dorénavant, le chapeau de soleil fabriqué lui aussi à l’aide du paillet ou du fibre de rônier n’est pas de votre goût, les casquettes tresser avec cette même matière sort de l’ordinaire en originalité et en design.

 

Maxime Compaoré pour zembalaculture


2014-2015 : à chacun son entrée

On a bien vu ces temps-ci les uns et les autres effectuer leur entrée 2014-2015 : les bureaucrates ont enfourché leur baluchon pour réoccuper leurs bureaux respectifs, les élèves des lycées et collèges ainsi que le corps enseignant ont repris le chemin de l’école. L’art ne semble ne pas avoir de vacances, mais les centres culturels, eux, en ont. A Ouagadougou, c’est la rentrée dans certains espaces culturels.

 Copyright/Abdoulaye Cissé sur scène

Copyright/Abdoulaye Cissé sur scène

La journée du 27 septembre n’a pas été du tout ennuyeuse pour ceux qui s’intéressent aux activités culturelles. L’Institut français déroule son programme riche en évènements.

Bien avant, dans l’après-midi à la rotonde ; l’on pouvait entendre en fond sonore les sonorités échappant de la grande salle à ciel ouvert. C’est les séances de répétition. Les quelques habitués ou inconditionnels de l’espace cachent mal leur impatience. Certains feuillettent les journaux dans les rayons, d’autres regardent les œuvres de l’artiste Yveline Tropea en exposition depuis quelques jours déjà sous le thème évocateur de : « Les quatre saisons d’une femme »  une avant-première.

En début de soirée, rendez-vous a été pris dans la petite salle fermée et confortable, avec l’écrivain photographe Philippe Bordas connu pour son œil ou du moins, son regard artistique. «  Les chasseurs Dozo dans leur accoutrement traditionnel du Mali » « Les cavaliers du royaume Moagha du Burkina Faso » sont entre autres œuvres qui font de ce dernier, un défenseur des traditions africaines. D’ailleurs, il n’en fallait qu’un Bordas pour expliquer l’inexplicable dans le domaine de l’art. En cette soirée, l’homme affirme que l’art n’existe pas uniquement dans l’artisanat, mais aussi dans le football. D’ailleurs, dans Chant furieux son deuxième roman qui fait l’objet de la présente rencontre, Bordas parle d’un artiste du ballon rond, Zidane, pour il se montre très élogieux. Il a  côtoyé de plus près le footballeur dans le cadre de son projet d’écriture. Pendant plus d’une heure , le public a été tenu en haleine par sa façon de raconter.

Comme une chaîne continue, Abdoulaye Cissé, malgré le poids de l’âge, une quarantaine d’années de carrière musicale a clos la journée en beauté. L’artiste montre qu’il n’a rien perdu de sa vivacité . Il a revisité quelques titres phares de sa discographie en live. Entouré de son fils Hamed Cissé venu de la France, de Wendé, fraîchement rentré des Etats-Unis, à la guitare solo et d’autres pépites à la batterie, guitare basse et à la trompette. Il n’en fallait pas plus pour harmoniser des accords magiques ! Quel bonheur.

 

Maxime COMPAORE pour ZEMBALACULTUR.