FUSILLADE A OUAGADOUGOU

24 mars 2011

FUSILLADE A OUAGADOUGOU

Dans la nuit du 22 mars, c’est-à-dire avant-hier, bon nombre de burkinabès ont assisté, d’autres face à leur gré, ont participé à une rallye organisée à l’improviste par l’armée nationale. Une rallye comme pas deux. Nocturne, où le top départ a été donné par des coups de feu. Une rallye, où piétons, cyclistes, motocyclistes et automobilistes furent engagés dans une course folle et se disputaient le premier sur une piste restreinte et sans éclairage.

En fait, dans la nuit du 22 mars 2011 les habitants du quartier Gounghin, périphérique sud-ouest de la ville de Ouagadougou, ont vécu leur séisme suivi de tsunami, leur moment de vive terreur.

Commencé vers les 21 h 30, beaucoup ont vite cru savoir que c’était des explosifs de pétards. Mais l’allure où les choses prenaient détrompait plus d’un, ce qui se passait était loin d’être un jeu de pétards.

étant personnellement un témoin oculaire et auditif, j’ai assisté a la genèse de ce trouble quand j’étais, la nuit du 22, sous les lampadaires comme tant d’autres élèves et étudiants qui ont pris l’habitude de venir profiter de la lumière de ce lieu étant opérationnel même s’il y a coupure d’électricité, car étant du solaire. Dix minutes après, on a pu constater qu’une certaine classe de nos hommes de tenu a quitté les casernes et a pris d’assaut les rues. Et par conséquence, la circulation a été mise sens dessus dessous accompagnée d’un délestage qui plonge le quartier dans le noir et dans le plus sombre de nos idées. N’imaginez pas le sauve qui peut. Fermer chez soi, on entendait les tires de kalachnikov et de mitraillette. En tout cas pour ceux qui, comme moi, résident dans ce quartier et dans les environnements.

Au petit matin, la mutinerie a gagné le centre-ville. Dans la foulée, les colporteurs d’info ont vite rapporté qu’un couvre-feu aurait été mise en vigueur par les autorités et cela à partir de 15 h dans la journée du 23 Mars dans toute la ville de Ouagadougou. Mais, le ministère de la défense quant à lui a vite contredit ce message par les medias rassurant ainsi la population ; la situation avait été maitrisée et les gens pouvaient vaguer à leur occupation habituelle, tout en expliquant de façon explicite qu’il s’agissait d’une mutinerie venant d’un certain corps de l’armée qui protestait parce que leurs camarades d’armes, des officiers, avaient perdu un procès et ont été incarcérés. Mais les colporteurs, quant à eux, racontent toute autre chose. Ce qui est incontestable, la ville a été ville morte hier le 23 mars.

En attendant que la fièvre de la psychose chute, déjà les dégâts sont énormes. C’est une première que l’on voit des militaires, censés d’assurer la sécurité de la population, sortir, ne pas pour protester pacifiquement mais, pour semer la terreur. Cassant et pillant des stations d’essence et des boutiques des commerçants débrouillards. Espérons que la situation va vite se normaliser et que l’on n’oublie pas d’indemniser ces pauvres commerçants.

Zcultur.

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