LE PPS ou le mariage traditionnel
Le pougpousôm, c’est un mot en langue moagha qui désigne en fait, la célébration du mariage à l’état traditionnel. Le pougpousôm est francisé par PPS dans le jargon des jeunes Burkinabè.
Je ne saurais l’affirmer pour les autres pays africains, mais au Burkina Faso, malgré l’abandon progressif d’un pan de nos cultures, la célébration du mariage traditionnel reste immuable. Elle se présente d’ailleurs comme fondamentale de l’union entre deux personnes pour la famille burkinabè.
En effet, l’intérêt du futur couple est discuté par les sages. On est loin du contrat entre deux individus qui décident de s’unir à la mairie ou chez le chef religieux que ce soit à l’église ou à la mosquée. Chez les peuples moagha, la célébration se déroule selon des principes bien définis. Le prétendant et la future épouse ne prennent aucune décision et n’interviennent aucunement lors de ladite célébration. Cela s’explique par la signification que l’on donne au mariage dans la culture traditionnelle. Le mariage est en effet, l’union de deux familles et non de deux individus.
Le PPS, c’est aussi la considération des symboles. Allant de la demande de main à l’offre de la dot, il se formule la plupart du temps par la remise de noix de cola, de billets de banque voire de pièces d’argent symbolique. Par ailleurs, la célébration, la valeur de la dot, diffère d’une région à une autre selon la culture des peuples.
Lee pougpousôm est propice au dialogue, l’échange. Les sages des deux familles respectives font des propositions, négocient, défendent des positions et des points de vue qui s’inscrivent dans l’intérêt général du groupe familial. Ainsi, le bonheur ou le malheur sont partagés.
La famille hôte est celle de la future épouse. Le jeune prétendant se doit de se déplacer, accompagné par sa propre famille, ses amis, voire ses voisins. La distance à parcourir est parfois longue, qu’importe, c’est la fête, le partage, la joie
Maxime COMPAORE pour Zembalacultur
Commentaires