Scrutin, du 21 novembre : Des Electeurs expliquent leurs réticences

22 novembre 2010

Scrutin, du 21 novembre : Des Electeurs expliquent leurs réticences

Hier dimanche 21 novembre 2010, les Burkinabè étaient invités à élire leur président après une campagne électorale de trois semaines qui s’est déroulée dans le calme. Quatrième du genre depuis le retour du multipartisme au Burkina Faso en 1991, 7 candidats étaient en lice, dont le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 23 ans. Ouvert depuis 6 heures du matin, l’affluence était morose, en tout cas, dans les bureaux dont nous avons sillonnées, tels qu’à l’école de la gare, le lycée Mollo Sanou, lycée Promotion etc. Après ce « tourisme » d’une matinée, nous avons approché les personnes qui ne sont pas allé aux urnes.

Serge Sow, étudiant en Management marketing

Aucun dispositif n’a été pris pour contrecarrer ce problème à savoir que ceux qui se sont inscrites dans une autre localité mais qui plus tard se retrouve ailleurs mais toujours au Burkina puissent voter. A ce que je sache, les inscriptions se sont déroulées avant les examens tels que le baccalauréat et le BEPC. Et bien évidemment, lorsqu’on réussit à son examen (le bac), il faut forcement aller à l’université, soit à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso ou Koudougou. Or, on demande à voter là ou vous vous êtes inscrits. Pour un étudiant, lui est-il possible de faire le déplacement de Bobo à Ouagadougou pour uniquement aller voter ? Reconnaissons qu’il lui sera très difficile. Et c’est mon cas. Je me suis inscrit à Banfora, et me voilà à Bobo-Dioulasso pour les études. Je ne peux pas allé jusqu’à Banfora pour voter. C’est un voyage qui demande des moyens. Je veux bien accomplir mon devoir, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Sinon j’ai ma carte d’électeur, mais je ne peux pas voter à Bobo-Dioulasso.

Nana Jérémie, étudiant en Analyse et programmation

D’abord, rien ne m’a motivé à m’inscrire sur la liste électorale. Depuis le début, tel que le système était, il ne donnait pas une bonne impression. Cela ne m’a donc convaincu à aller porter mon nom pour la carte en vue de donner ma voix à un candidat. Il y a eu beaucoup de manigance. Et la fin du « feuilleton » était déjà claire.

Sanogo Mariam, commerçante.

Je savais déjà qui allait gagner, voila pourquoi, je ne me suis pas fatiguée à aller m’inscrire sur la liste. J’ai ma CINB et je reconnais que j’ai failli à mon devoir. Mais lorsque les dés sont déjà jeter et bien connu, à mon avis, il faut faire avec.

Une personne qui a demandé l’anonymat.

J’ai bien ma carte d’électeur comme beaucoup de Burkinabé, mais je n’irai pas aux urnes. En effet, je suis militant d’un parti politique qui a marqué son désaccord de participer aux élections. Parce que, pour nous, pour aller aux élections, il faut à priori un fichier électoral transparent. D’ailleurs, le président sortant a lui-même sillonné des pays de la sous région pour leur dire de voter avec des cartes biométriques. Alors qu’il n’a pas fait appliquer les mêmes normes dans son pays. Personnellement, je pense qu’un tel responsable, aussi élevé qu’il soit, ne devait pas participer à ces genres d’élections. Je donne donc raison à ceux qui disent que le fichier électoral présidentiel est une salade. Et nous, nous faisons la campagne pour les reformes institutionnelles au Burkina Faso. Ce qui justifie d’ailleurs la raison de ma carte d’électeur. Si les choses se passent comme nous le souhaitons, nous participeront aux élections municipales et législatives.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Source Lefaso.net

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