LUTTE CONTRE LE PALUDISME

26 octobre 2010

LUTTE CONTRE LE PALUDISME

Le Fou du Pays, dans une de ses chroniques, avait souhaité bon appétit aux moustiques. Et on peut dire qu’ils sont repus. Ils ont tellement « piqué » les Burkinabè que le paludisme a fait des ravages cette année, selon de nombreux témoignages. Il est vrai que c’est la première cause de consultation dans les formations sanitaires et de décès. Mais, coïncidence troublante, c’est dans l’année où le gouvernement a décidé de distribuer gratuitement des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) que cette situation a été durement vécue par les populations. 22 milliards de FCFA, c’est le trésor de guerre que le gouvernement a mobilisé pour acheter des millions de moustiquaires. Tout a commencé par le recensement des populations. Et on sait ce qu’il en est advenu.

Le gouvernement a fait marche arrière parce qu’il a trouvé des données astronomiques qui ne permettaient plus de donner une moustiquaire pour deux personnes. Premier échec. Un message du ministère de la Santé parvenu chez les abonnés des téléphonies mobiles a fait d’ailleurs sourire plus d’un. « Les moustiquaires sont gratuites et ne sont pas à vendre ». Pendant ce temps, de nombreuses personnes n’avaient pas vu la couleur de ces moustiquaires ou n’avaient pas même été recensées. Tous ces éléments font dire à plus d’une personne que l’opération est menée sans une information complète à même de rassurer les Burkinabè sur l’importance de la moustiquaire. D’ailleurs, certains se plaignent d’y étouffer et de ne pas la supporter.

Visiblement, on a pris le problème du paludisme par la fin. Où met-on l’hygiène et l’assainissement ? Faut-il le rappeler, la source du palu, ce sont ces flaques d’eau stagnantes dans les quartiers et les caniveaux (quand il en existe) devenus des dépotoirs du fait de l’incivisme de certaines populations. Les moustiques qui font mal et endeuillent les familles se développent dans ces parcelles d’agriculture et d’élevage en pleine ville au mépris de toutes les règles d’hygiène.

En cela, on peut se plaindre de n’avoir pas eu des moustiquaires pour sa famille mais l’Etat ne jouera certainement pas le gendarme devant la concession de chacun pour qu’il respecte le minimum d’hygiène, sachant bien qu’un cadre de vie sain est d’abord profitable à soi-même. Le gouvernement doit donc mettre l’accent sur la sensibilisation des populations afin que leurs comportements civiques soient d’abord le premier rempart contre le paludisme. On n’oubliera pas de signaler les résistances des molécules utilisées contre la maladie et qui, quelque part, renchérissent les coûts des soins. Au total, la distribution des moustiquaires imprégnées était une bonne initiative au départ mais il aurait fallu qu’elle soit davantage murie pour éviter les résultats mitigés actuellement observés.

SIDZABDA

Le Pays

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